TEXTS > english GRAVITATION Exhibition @ Musée Régional d'Art Contemporain languedoc-roussillon 1.07.2017 > 8.10.2017 En utilisant les médiums traditionnels de la peinture et du dessin, Pauline Zenk interroge notre mémoire individuelle et collective et la façon dont elle façonne notre relation au monde. A l’origine de son travail, l’artiste recherche et collecte des images, issues d’internet, de magazines, d’archives publiques ou privées. Sa peinture qui tente de faire resurgir des images enracinées dans la mémoire collective, opère par ce biais un dialogue fécond avec la photographie - et plus largement avec l’image telle qu’elle est produite et di usée dans nos sociétés contemporaines. La série Gravitation, présentée au cabinet d’arts graphiques du Mrac, s’inspire d’images d’archives de la migration espagnole vers le sud-ouest de la France durant la première moitié du XXème siècle. Le terme gravitation est ici à prendre dans son double sens, celui de la gravité d’une situation humaine complexe qui pousse des populations à fuir leur pays d’origine, mais aussi celui de la gravitation terrestre, qui tout à la fois nous retient au sol, à la terre, et dans le même temps produit le mouvement, le ux et le re ux, celui des marées comme celui des hommes. Et, au-delà de la diversité des sujets traités par l’artiste dans ses différentes séries, le corps est au centre de ses préoccupations, corps en mouvement dans des activités sportives de groupe avec la série La difficulté d’un premier cours de vol (2016) ; corps féminins qui s’exposent nus sur internet (Nudes, Doppelgaenger) ou corps exténués des migrants qui traversent les paysages en quête d’un ailleurs désirable. Ces corps, troublants par leur fragilité que le pinceau révèle à coups de touches délicates et de coulures telles des larmes qui tomberaient en silence, sont soumis à la pression du groupe ou plus tragiquement aux vicissitudes de l’Histoire. Pauline Zenk propose par ce biais un regard empathique sur notre difficulté intime à exister, sur notre rapport complexe entre le singulier et le commun, le public et le privé, dans un monde saturé d’images où les corps s’offrent au public via les nouvelles technologies. La facture de la peinture, classique de premier abord, joue de ses propres limites, elle est par endroit brutalisée : ici la toile est découpée en son centre, provoquant une césure dans le portrait féminin proposé ; là la toile est déchirée, rejouant en acte la déchirure symbolique de ces destins malmenés par l’Histoire. Chaque recherche de l’artiste est traitée par série, les postures conventionnelles sont traitées jusqu’à épuisement. Plus que de « portraits », il faudrait parler chez Pauline Zenk de «figures », et donc d’archétypes, de notre corps comme métaphore de notre relation au monde, qui oscille sans cesse entre le désir de s’affirmer comme une altérité et la nécessité de faire partie d’un groupe pour faire corps avec lui. Sandra Patron, Directrice du MRAC. No Time to Pretend Exhibition @ Gallerie Whart - Toulouse 25.06.2016 > 20.07.2016 Pauline Zenk va puiser la normalité de ses images dans les rituels ethniques, sociétaux, culturels. Sa recherche s’apparente au cabinet de curiosités. S’appuyant sur des postures vernaculaires, ses figures étonnent par leur force évocatrice. Si les corps, dans leurs positions, leurs jeux, leurs gestuelles, sont contraints, c’est qu’ils trahissent le poids de la société à travers le groupe, et par là même leur soumission. L’individu y est nié au profit d’une communion collective. Les photographies et cartes postales anciennes que Pauline recense autour de ce thème à chacun de ses voyages prennent sur la toile une dimension de mise en scène évidente, nous plongeant dans une sur-réalité que sa palette de couleurs rend encore plus mystérieuse. Le vrai semblant de sa peinture est à l’image de son sujet… et c’est bien là que tout se rejoint, sur la toile. Humour malicieux, critique cinglante. C’est entre narration curieuse et compositions non conventionnelles que Pauline Zenk nous entraîne dans un univers métaphorique que n’aurait pas renié Goya.. Jean-Pierre Macia, Directeur de la Gallerie Whart. Marée Noire Exhibition @ L'Abbaye de Léhon - Les Ateliers du Plessix-Madeuc 21.05.2016 > 29.05.2016 Les peintures de Pauline Zenk sont semblables à un souvenir oublié qui refait soudainement surface pour disparaitre aussitôt. Il ne reste alors des images que des persistances rétiniennes gravées dans nos mémoires. On reconnait un lieu, une personne ou une situation qui rythme nos existences, même si de mystérieuses zones blanches subsistent. Dans les peintures de Pauline Zenk, ce sentiment est évoqué par un point noir, les zones oues d’une image ou des yeux bandés. Sensible aux lieux, aux personnes et aux traditions, Pauline fait resurgir des histoires et des images profondément enracinées dans la mémoire collective. Elle est inspirée par des photographies, medium permettant de ger un instant qui sombrera ensuite dans l’oubli. Mais l’appareil capture une scène sans pour autant saisir la pleine signi cation du moment. Pauline réin- terprète ces instants éphémères, ces moments gelés dans le temps par la photographie à sa façon et leur donne un nouvel écho, éternel. Les peintures elles-mêmes – d’où émane une grande tranquillité – semblent libérées de toute impermanence et sont intem- porelles, comme ces journées où un soleil aveuglant ralentit tout mouvement. Au début de sa carrière, l’artiste a travaillé avec des imaginaires opposés, mêlant des photographies de sa propre famille, de son enfance, avec des images de personnes anonymes trouvées sur les réseaux sociaux. Durant ces dernières années, ses voy- ages et ses résidences l’ont conduite en Italie, au Brésil et maintenant en Bretagne – où elle a poursuivi sa collecte d’histoires et de photographies. Les cultures, les lieux et les personnes ne sont pas seulement mis en miroir par la réinterprétation de l’artiste, ils se re ètent également dans le choix de sa palette de couleurs : ce gris chaud des pierres de granit, omniprésent, domine les teintes de sa série de peintures sur la Bretagne. Katharina Knacker, PhD en Histoire de l'Art. Memoria Migratoria Exhibition @ Fundaçao BADESC, Santa Catarina 3.09.2015 > 10.10.2015 A arte da pintura em aquarela demanda sensibilidade e desígnio apropriado das cores. Pauline apresenta ambas características, e com uma sabedoria de mestre - seus trabalhos exibem uma técnica apurada com traços ao mesmo tempo uidos e abreviados que mostram que o espaço não “pintado” faz parte da obra e dirige o olhar para completar o pano- rama. Pauline nos conduz por uma janela atemporal ao se amalgamar tanto no fotógrafo como nos personagens nela representados ao evocar de forma luminosa a lembrança visual da ancestralidade das famílias que contribuíram para moldar a diversidade cultural brasileira. Leveza imperativa na contemporaneidade Fernando Albalustro, Journaliste. Memoria Lucida Exhibition @ Estudio Lamina, Sao Paulo 16.11.2013 > 15.12.2013 Por uma reinvenção fantástica da memória do tempo Se debruçar sobre o passado e, especi camente, sobre os arquivos fotográ cos de uma cidade, de um país ou mesmo de um determinado sujeito, sempre nos colo- cam muitas questões críticas a cerca da realidade que nos sujeita, desde pensar a construção da nossa identidade cultural e social a partir das imagens que estamos vendo até uma leitura losó ca sobre o papel que exercem as in nitas reproduções de imagens em nossa vida cotidi- ana. Memória Lucida, da artista Pauline Zenk, mais do que lançar luz a estas questões nos convida a fazer uma viagem no tempo através da imaginação fantástica. E resgatar o passado de imagens, neste caso, não signi ca devolver sentido ao que passou, mas reinventá-lo à luz da imaginação criadora. Sua inspiração partiu da pesquisa de imagens fotográ- cas do arquivo municipal da biblioteca Mario de An- drade de São Paulo, e, portanto, de uma certa memória coletiva da história brasileira, mas suas aquarelas tran- scendem o histórico nacional e encontram ressonân- cia numa memória coletiva maior, que poderia ser até mesmo de qualquer país europeu onde foi inventada a máquina fotográ ca e onde alcançou sua maior popu- larização no inicio do século XX. Ao nos fazer confrontar com estas imagens, Pauline, nos desloca para outro espaço de re exão, a da imagi- nação fantástica transubstanciada pela preciosa técnica da aquarela. Para além de uma arqueologia visual dos hábitos soci- ais que uma sociedade occidental industrializada nos proporcionou, o que vemos nas aquarelas de Pauline Zenk, é a tentativa de nos devolver o lirismo poético que perdemos acerca das nossas próprias especulações sobre o tempo da vida e da morte, onde a persistência da memória e da imaginação fantástica tornam-se nossa principal defesa contra o soterramento de imagens ao qual estamos submetidos hoje na sociedade contem- porânea Luciano Cortaruas, Directeur de Estudio Lamina. Comments are closed.